Le 1 septembre 2017 Les solutions connectées pour la maison

Se réveiller aux sons de votre radio ou chanson préférée, voir les volets s’ouvrir automatiquement, les rideaux se tirer, la fenêtre s’entrouvrir l’été (à condition qu’il ne pleuve pas). Il fait bon dans toute la maison, en hiver le chauffage se déclenche juste à temps pour réchauffer la demeure, en été les menuiseries ont de façon autonome su faire entrer l’air qu’il faut pour rafraîchir les pièces. A table, le café est déjà prêt et le toaster finit tout juste de griller le pain. Vient le moment de la douche où l’eau est directement à bonne température. Pour sortir, la porte du garage va s’ouvrir automatiquement et se refermer de la même façon. Une fois à l’extérieur, la maison est sécurisée grâce à divers systèmes anti-intrusions. Un robot-ménage passe l’aspirateur en votre absence. Le soir, vous rentrez sans même sortir de clés, l’identification de votre visage est votre laissez-passer, les serrures connectées font le reste.

Vers une journée sans souci 

Cette journée type de la vie d’un Français auraient paru totalement incongrue il y a encore une dizaine d’année. Pourtant aujourd’hui, tout cela est déjà possible.

Cette maison intelligente rendue possible par les nouvelles technologies est la résultante logique de l’évolution de l’habitat. Logique, car la recherche de confort et de sécurité a depuis l’Antiquité, toujours été un souci pour les occupants. « La gestion et l’anticipation des besoins/désirs des occupants, que ce soit pour le chauffage, le rafraîchissement, la sécurité ou d’autres aspects, étaient assurées, pour une [certaine] frange de la population » (comprendre la plus élevée socialement), explique Méziane Boudellal dans son ouvrage Smart Home.

Aujourd’hui, les smart-phones, thermostats connectés et plus globalement l’ensemble des objets connectés, permettent d’élargir ces avantages à une grande partie de la population.

L’objectif de toutes ces solutions qui forment la maison intelligente (souvent connue sous l’anglicisme de smart-home) est de simplifier la vie des occupants, de gagner en confort et en sécurité tout en réduisant les consommations énergétiques. La gestion de l’énergie est devenue suffisamment fine et par la force des choses complexe, qu’elle ne peut se satisfaire d’une gestion humaine, hormis pour les plus initiés/experts. C’est la où la maison connectée intervient et va venir réguler automatiquement les consommations énergétique. On donne également la possibilité aux particuliers de prendre connaissance en temps réel de sa consommation, possibilité mise systématiquement en avant par les fabricants.

Pour autant, la question de l’utilité pour l’occupant d’avoir accès  en temps réel à ses données de consommation énergétique se pose. Certes, différentes études font état d’une réduction des consommations lorsque l’utilisateur a connaissance de ses consommations comme l’a montré l’Université Oxford avec 5 à 15 % d’économie.              

Pour autant, ces résultats peuvent être remis en question  car les utilisateurs étaient déjà avertis et volontaires et donc prêt à changer d’eux-mêmes leurs comportements. Il est loin d’être sûr qu’une fois généralisé, l’habitant y prêtera attention. Par exemple, le compteur connecté Linky nous permet dès aujourd’hui de consulter quasiment en temps réel nos informations de consommation. Or, qui prend ce temps là ? Qui regarde ne serait-ce qu’une fois par semaine l’électricité qu’il a consommée ? Et qui va en plus adapter son comportement à partir de ces données ? Sans étude fiable, impossible d’y répondre. Pour autant, l’implantation massive de la petite boite verte dans les foyers permettra une analyse poussée des futures consommations. De là, nous pourrons voir si les usages ont changé.

Sur les aspects de confort et de sécurité, les solutions connectées permettent une gestion automatique lors de situation de crise. Par exemple, lorsqu’une fuite d’eau se passe en l’absence de l’occupant, les capteurs connectés vont la détecter, puis éteindre directement l’arrivée d’eau et émettre une alerte sur le smartphone de l’habitant. Il pourra alors prendre la décision d’appeler directement un plombier ou d’attendre de rentrer le soir, sans se soucier des conséquences immédiates de la fuite.

En plus de cela, le bâtiment pourra s’auto-gérer et communiquer avec les occupants (vérifier si les fenêtres sont bien fermées, ouvrir à distance la porte pour laisser entrer les enfants ou l’aide-ménagère, etc.). Ces nouvelles possibilités prennent tout leur sens pour le secteur tertiaire (connaissance des places de parkings libres, disponibilités des bureaux, accès personnalisés à certaines pièces, etc.).

Ces avancées technologiques touchent l’ensemble des acteurs du bâtiment, les architectes, les promoteurs, les constructeurs, les énergéticiens ou encore les fabricants. Vinci en partenariat avec Sunpartner Technologies a par exemple lancé la première fenêtre intelligente. Dotée de panneaux photovoltaïques transparents et de capteurs d’ensoleillement, « Horizon » va s’opacifier en fonction de l’éclairage. Cette solution fait ainsi office de fenêtre, de brise-soleil et de store. Etant connectée, elle peut être pilotée par un smart-phone.

Des seniors en ligne de mire

L’un des marché sur lequel les objets connectés ont la cote est celui visant les seniors. Autrefois appelé personnes âgées, les seniors seront environ 20 millions d’ici une douzaine d’années. Comme, ils ne seront pas forcément tous dans une forme étincelante, les solutions connectées les assisteront dans leur vie quotidienne. De simple rappel à la prise de médicaments, à la géolocalisation d’objets, en passant par des capteurs permettant la détection en cas de chute, les possibilités sont vastes. Sur ce dernier point par exemple, le spécialiste des revêtements de sols Tarkett, propose un sol intelligent. Baptisé Floor in Motion, il s’agit d’un sol connecté couplé à un service d’alerte et de suivi de situations anormales. Des capteurs sont installés sous le revêtement de sol ; Ces mêmes capteurs sont connectés à un système d’alerte qui s’enclenche si une anomalie se présente. De là, les professionnels de santé sont automatiquement prévenu via la réception d’une alerte. Aussi, étant connecté à des lampes ou des plinthes équipées de LED, l’éclairage s’allumera automatiquement.

Toujours sur le thème de l’éclairage, Philips a depuis quelques temps maintenant commercialisé ses ampoules HUE que l’on peut contrôler à distance. Il est également possible de les connecter avec d’autres objets pour qu’elles s’adaptent en fonction de la présence des occupants ou de changer la couleur de l’éclairage en fonction de l’heure ou de certains événements (voir toutes les possibilités https://ifttt.com/hue).

你說法語嗎

A moins que vous ne fassiez partie de la centaine de milliers de sinophiles en France, vous n’avez sans doute rien compris à cet intertitre (qui au passage signifie « parlez-vous français ? » selon Google translate). Ne pas parler la langue du pays dans lequel on immigre n’est pas forcément un frein rédhibitoire à la vie de la communauté, c’est tout autre chose quand il s’agit de solutions connectées. Chaque objet à un protocole de communication, qui a une incidence sur le fonctionnement même du système. Il en existe un nombre conséquent : wpc, zigbee, Zwave, X10, Yitran, KNX, EnOcean, Bluetooth, Wifi… Aucun ne permettant de communiquer avec l’autre.

Sans entrer dans le détail, nous pouvons les diviser en deux catégories. Les réseaux longues portée (Sigfox, LoRa, 3G…), « capable de faire transiter des datas d’un appareil à l’autre sur de vastes distances », d’après Olivier Ezratty, spécialiste des IoT (pour Internet of Things, internet des objets) ; et les réseaux à courte portée (wifi, Z-Wave, ZigBee, Bluetooth), permettant le transfert de données sur de faibles distances. Cette distinction a un impact, puisqu’elle va influencer les fonctionnalités du produit (choisi selon la distance entre l’objet connecté et son appareil de réception). Voir plus de détails sur le JDN.

Face à la multiplicité des protocoles, des partenariats se sont développés afin de définir des standards de communication. Pour que le marché de la maison connectée prenne son essor, il est essentiel qu’un maximum de produits puisse communiquer entre eux. Parmi ces partenariats, on peut citer la ZigBee Aliance qui regroupe entre autres Itron, Samsung, Texas Instruments, Philips, Schneider ; la Z-Wave Alliance où se retrouvent LG, Assa Abloy, Bosch, Danfoss, Fakro, Honeywell. Certains fabricant comme Legrand, Huawei ou encore Somfy appartiennent aux deux « communautés » et adaptent donc leurs produits en conséquence.

Il n’est donc pas simple de s’y retrouver, et il y a fort à parier que tant qu’il n’y aura pas de langage unique (ou en tout cas un ou deux langages leaders, comme on a pu le connaître dans la bataille des OS sur smartphone avec Android et Ios comme grands gagnants), le marché ne décollera pas dans les proportions prévues. Pour y parvenir, la ZigBee Alliance a par exemple présenté en début d’année « son » langage universel. Nommé Dotdot, il a la particularité d’être compatible avec n’importe quelle technologie sans fil. Ainsi, quelque soit le langage avec lequel les objets ont été programmés, ils pourront communiquer entre eux grâce à cette couche applicative. La bataille des langages a déjà fait plusieurs victimes, nul doute que cela continuera pour au final qu’un les domine tous !

Le control partout et… pour tous

L’un des aspects sur lesquels devront aussi travailler les fabricants est celui de la sécurité. Il est en effet pratique de pouvoir ouvrir sa porte et de paramétrer sa maison à distance, à condition de ne pas laisser n’importe qui le faire ! Le chercheur en cybersécurité Anthony Rose a montré qu’il était facile de pirater les serrures connectées. Sur 16 serrures testées, 12 sont très mal sécurisées et « Quatre transmettent des mots de passe non-cryptés » : Pire, une des marques, Quicklock pour ne pas la nommer, permet facilement à un hacker d’en prendre le contrôle et d’en bloquer l’accès à son propriétaire, sans que celui-ci ne puisse rien faire. Cela fait mauvais genre pour une société dont le slogan est « Security when you need it » (la sécurité quand vous en avez besoin). Ce test ne date pas du temps où le Walkman régnait en maître sur les baladeurs cassettes, mais d’août 2016. Les choses changent vite dans le domaine des IoT, mais la sécurité des solutions proposées devra être améliorée tant sur le plan technique que de la communication, pour convaincre le plus grand nombre d’acheter ces produits.

Et il faudra bien cela pour connecter les quelques 50 à 80 milliards d’objets que l’on va trouver à travers le monde, dès 2020. Ce sont les chiffres de l’Idate (Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe). Cela équivaudrait en moyenne à six objets par personne ! Rien qu’en France, le marché représenterait huit milliards d’euros cette année. Un chiffre colossal qui ne fait pourtant pas vraiment émerger beaucoup de nouveaux acteurs. Certes, de nombreuses start-up se créent mais elles sont aussitôt acheté par les gros des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication), comme Google, Amazon, Apple ou encore Intel.

Enfin, ces milliards d’objets connectés engendreront des milliards de milliards de nouvelles données. Le big data n’en a pas fini de grossir et ce sont autant d’éléments à caractère personnel qui seront collectés. Respecter la vie privée, faire en sorte que ces données ne soient pas vendues à des tiers et utilisées pour réaliser de la publicité devra faire l’objet d’une attention particulière des pouvoirs publics. La France s’est d’ailleurs dotée de la loi Numérique. (Plus d'informations ici). Promulguée le 7 octobre dernier, elle crée notamment « le principe du droit à la libre disposition de ses données personnelles ». Aussi, un droit à la portabilité et à la récupération des données des utilisateurs est établi.

Reste à la faire respecter, car ne perdons pas de vu que les acteurs important des IoT de demain seront certainement les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), qui possèdent un nombre toujours grandissant d’informations sur chaque citoyen. Amazon a par exemple sorti depuis quelques temps maintenant Echo. Il s’agit d’une enceinte connectée intégrant un assistant personnel, commandée vocalement qui communique avec l’ensemble des objets connectés. Etant connectée à internet, la station peut avoir  accès à toute une série d’objets numériques, comme votre agenda. Même chose du côté de Google, avec Google Home. Apple n’est pas en reste non plus avec son application domotique « Home » qui permet, grâce à un Iphone, de gérer les appareils connectés de la maison.

De là à dire que le vieil adage « pour vivre heureux vivons cachés » ne s’applique pas à ces acteurs... L’avenir de ce marché semble en tout cas radieux.

 

Le Concept YRYS est doté de nombreuses innovations connectées, nous vous invitons à les découvrir ici : Innovations > Connectivité, Robotique & Pilotage.

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